#25 La dietculture : être mince à tout prix, c'est mauvais pour la santé
La dietculture ou culture des régimes a presque toujours existé dans notre société. Elle impose le contrôle sur le corps des femmes et présente de nombreux dangers, tant sur le plan de la santé physique que mentale... Décryptage !
🍔 Au menu de cette newsletter 🍔 - Décryptage de la culture des régimes et ses dérives. - Les nouvelles formes de régimes insidieuses et l’impact que ça a sur les femmes. - Les solutions pour combattre la diet culture. - Des ressources pour aller plus loin.
Cette newsletter est extraite du livre “Mon corps sans pression” de Gala Avanzi, paru aux éditions Solar en partenariat avec Simone Media.
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La dietculture, en français, c’est la « culture des régimes », et notre société en est imprégnée. Elle consiste à prôner les régimes comme étant quelque chose de positif. Ceux-ci nous permettraient d’atteindre un idéal de beauté : un corps mince. La réalité, cependant, n’est pas si rose : la dietculture entretient le culte de la minceur et cette croyance que notre apparence est plus importante que notre bien-être mental et physique.
S’il est compliqué de savoir si le body shaming (la critique des corps, notamment trop gros) puise son origine dans le culte du corps parfait ou plutôt s’il fait le lit du culte de la minceur, ce qui est certain, c’est qu’ils sont intrinsèquement liés. La dietculture nourrit le body shaming tandis que, s’il n’y avait pas de body shaming, la dietculture n’aurait pas lieu d’exister…
Attention, désormais, les régimes ne portent plus ce nom ! Mais ils existent pourtant toujours, ils peuvent se cacher sous les appellations « rééquilibrage alimentaire », « alimentation raisonnée » et même dans certains cas « mode de vie healthy » (qui ne l’est parfois absolument pas). On vous apprend à manger mieux, sur la durée, sur le long terme. Vous contrôlez votre alimentation en continu. En gros, on vous met au régime tout le temps. Le rééquilibrage alimentaire, ce n’est ni plus ni moins qu’un régime en CDI.
Disclaimer : il n’est pas question de prôner la malbouffe, qui peut avoir des conséquences sur la santé. L’objectif est plutôt d’exposer les dérives et l’hypocrisie qui entourent le rééquilibrage alimentaire.
🚨 L’impact sur les femmes :
“Quand on veut maigrir à tout prix, on est prêt·e à faire tout et n’importe quoi et on devient presque une proie et une victime potentielle de prétendues méthodes radicales magiques, de gourous, de gens qui font du business autour de ce diktat de la minceur dans notre société occidentale – et principalement en France. On entre alors dans un cycle de restriction intense, de lâchage, de «yo-yo», et les femmes vont bien souvent se perdre dans leur enveloppe corporelle parce qu’elles ne sont jamais suffisamment « bien ».” 📖 Laurence Haurat (@la_psy_des_kilos) dans Mon corps sans pression aux éditions Solar.
Ce glissement des « régimes » au « rééquilibrage alimentaire » pose plusieurs problèmes :
Ça véhicule l’idée qu’on est en bonne santé quand on est mince et en mauvaise santé quand on est gros·se, ce qui est inexact. Être mince n’est pas un gage de bonne santé.
Et que si on est gros·se, c’est nous qui sommes en faute, on avait qu’à se contrôler et faire preuve de discipline – en somme, se restreindre avec la nourriture –, ce qui est faux.
Ça uniformise les corps et crée des standards de beauté inaccessibles – notamment pour des raisons génétiques – pour la plupart d’entre nous.
Ça normalise et banalise le fait de s’affamer, ce qui est dangereux.
Ça favorise l'émergence et l'aggravation de troubles du comportement alimentaire tels que l'orthorexie, l'anorexie, la boulimie…, ainsi que de problèmes de santé mentale comme la dépression, l'anxiété et les troubles de l'humeur.
« On observe 95% d’échecs des régimes au bout de cinq ans et, à échéance d’un an, huit sujets sur dix ne maintiennent pas une perte de poids de 10%. » Source : Arnaud Cocaul, « L’échec des régimes », futura-sciences.com, 3 mai 2018
⚡️ Combattre la dietculture :
Éduquer et sensibiliser : En informant le plus possible sur les dangers des régimes restrictifs et des normes de beauté irréalistes, on va remettre en question les croyances et les comportements liés à la culture des régimes.
Promouvoir la diversité des corps : En mettant en avant la diversité des formes, des tailles et des corps de manière générale, on déconstruit peu à peu les idéaux de “beauté unique” et cela permet de promouvoir l'acceptation de soi.
Encourager des habitudes alimentaires intuitives : Encourager les femmes à écouter leur corps, à manger selon leur faim et à répondre à leurs besoins nutritionnels peut favoriser une relation plus saine avec la nourriture.
Focus sur le bien-être plutôt que sur le poids : En remettant le plaisir au centre des préoccupations, en mettant l'accent sur le bien-être global plutôt que sur la perte de poids, cela peut aider à déplacer l'attention des objectifs purement esthétiques vers des objectifs de santé physique et mentale.
Promouvoir la santé à toutes les tailles : Reconnaître que la santé ne se réduit pas à un certain poids ou à une certaine taille permet de combattre la stigmatisation liée au poids et à promouvoir des messages inclusifs de bien-être pour toutes les femmes et tous les corps.
Gala Avanzi
Autrice / essayiste et rédactrice, Gala Avanzi lutte contre les injonctions faites aux femmes et pour leur droit à disposer librement de leur corps via sa newsletter Sorcière ta mère et ses deux comptes Instagram (@sorcieretamere et @gala.avz). En 2021, elle a publié aux Éditions Flammarion l’essai No Bra, ce que ma poitrine dit de moi.